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Par Elyssandre le 24 Avril 2012 à 19:57
Nombre de pages : 228 | Editeur : Folio | Collection : SF
Mon avis :
La première chose que vous devez savoir à propos de ce roman, c’est qu’il n’est aucunement comparable à son adaptation cinématographique.
Robert Neville, la trentaine bien tassée, est un homme solitaire non par choix, mais bien par obligation. Et pour cause : le monde à irrémédiablement changé. Il à volé en éclats, ne laissant derrière lui qu’une multitude de « morts-vivants » traînants leurs vieilles carcasses dans l’espoir de savourer quelques gorgées de sang frais. Mauvaise pioche pour notre héro, seule usine à hémoglobine dans les environs, qui se retrouve au cœur du cauchemar bien malgré lui. Son but ? Survivre. Chose qui ne semble pas si aisée lorsque l’on sait que le Whisky est son seul ami fidèle…
Jamais la science fiction ne m’a parue si riche et prenante. Monsieur Matheson à une écriture fluide, facile à appréhender (malgré quelques passages lents) et une intrigue fascinante. Le vocabulaire, parfois proche des sciences et de la biologie apporte un coté authentique à la situation. On sent à travers ses mots que ce n’est pas qu’une histoire fondée sur des idées abstraites, tout est recherché, tout nous est expliqué au fur et à mesure de la lecture. Ce qui m’a tout particulièrement plu, c’est que Robert n’en sait pas plus que nous. On comprend à travers lui, au même rythme que lui et ce n’est pas un fait à négliger. C’est agréable de partir sur les mêmes bases et de pouvoir s’identifier/se réconcilier un minimum avec le personnage central qui m’a quelque peu rebutée au départ.
Rien d’étonnant à cela : Robert Neville est une parfaite épave. Seul, il ne trouve rien de mieux à faire que de boire à longueur de soirée. Il se saoul, se terre dans l’alcool pour quelques secondes de répits. Il savoure la chaleur des boissons en écoutant de vieux vinyles, appréciant les quelques notes de musique classique, vestige d’un passé pas si lointain. Peu à peu, l’auteur parvient cependant à nous rapprocher de cet homme, pareil à un vieux clodo s’accrochant à sa dernière lueur d’espoir. Il nous montre ce vieil ermite sous un jour meilleur, nous permet de nous identifier un peu plus à lui et c’est ça qui est magique, parce qu’on y arrive parfaitement. Il est aisé de se mettre à la place de cet homme solitaire, d’imaginer une vie si chaotique sans le moindre contact sociale.
Le décor que nous dépeint monsieur Matheson est effroyable, horrible d’ingéniosité sans pour autant nous être dévoilé dans ses grandes lignes. On en sait suffisamment pour frissonner quelques fois, pour en quémander plus et de vouloir comprendre d’avantage… Comment le virus a-t-il pu se développer aussi vite ? Pourquoi personne n’a rien vu ? Est-il le seul être encore « humain » ? Les questions se succèdent, mais sont très vite écourtées grâce aux réponses claires et cohérentes de l’auteur. Tout se met en place et s’emboîte parfaitement, comme un puzzle. C’est un livre qui se lit très rapidement, qui se savoure à sa juste valeur et qu’on devrait lire, simplement pour connaître un auteur de talent et – qui sait – peut-être aussi pour se réconcilier avec un genre littéraire qui ne nous plaisait pas de prime abord…
« C’est la majorité qui définit la norme, non les individus isolés. »
Le film :
J’ai déjà vu des films peu fidèles au livre d’origine, des histoires aucunement similaires à leur source… Mais là ? Je dois dire que comparer la version de « Je suis une légende » de Francis Lawrence et celle de Richard Matheson serait de la pure folie. Ils ne sont pas comparables. En aucunes façons. Ce sont deux mondes complètements différents ayant pour base un homme seul contre des « vampires ». Dans le livre, l’auteur nous présente des êtres décharnés, parfois pris de folies mais sans grande intelligence pour la plupart. Quant aux « femmes », elles sont libertines et cherchent à conquérir notre bon vieux Robert en jouant de leurs « charmes ». Dans le film, le réalisateur à préférer des êtres plus semblables aux zombies, pas audacieux pour un sous et les femmes sont des femmes, tout simplement. Elles ne sont pas coquines et ne tentent pas notre héro. Celui-ci même qui change de couleur de peau entre les deux versions et qui se trouve un compagnon à quatre pattes dans son adaptation. Les décors ne sont même pas semblables, très peu descriptibles tant ils différent. Je ne sais pas pourquoi le réalisateur à cherché à adapter un roman sans prendre en compte ses lignes dominantes. Même la fin s’est vue remplacée par des scènes Hollywoodiennes que je tairais pour ceux n’ayant pas encore visionné ce film.
Malgré tout, je dois avouer que « Je suis une légende » de Francis Lawrence n’est pas à mettre à la poubelle pour autant. Non. Personnellement, j’ai adoré me plonger dans l’univers du réalisateur. J’ai savouré les nombreux passages mettant en scène Will Smith. J’ai pleuré à un moment donné (comprendra qui pourra). C’est un bon film de sciences fiction, très prenant (il serait idiot de le nier) et bien réaliser mais n’est pas tiré du roman. De ce fait, je ne peux approuver cette adaptation car une adaptation doit être fidèle au livre qu’il prend pour source, c’est le but même de celle-ci et bien que j’aie regardé le film avant de lire l’histoire imaginée par Matheson, je peux dire que j’ai été déçue de ne pas avoir rencontré la fin escomptée dans le roman. Elle me semblait plus adaptée à cet univers si puissant mis en scène et agencé par l’auteur. Un fait que le réalisateur n’aura pas pris en compte et qui me laisse aujourd’hui un léger goût d’amertume.
7 commentaires -
Par Elyssandre le 26 Février 2014 à 17:47
« L’âge des miracles » est un titre assez attractif, mais c’est aussi un roman qui avait tout pour me plaire dès le départ. Le thème de l’anticipation a tout de suite su attiser ma curiosité. Il me semblait plein de promesses, de questionnements, mais aussi de découvertes insoupçonnées. Malheureusement, l’air ne fait pas la chanson. Je l’ai appris à mes dépends.
Je ne mentirais pas en vous disant que je l’ai lu rapidement (une journée et c’était bouclé), mais ce n’est peut-être pas pour les bonnes raisons. On découvre petit à petit le déclin de la terre, des journées qui se rallongent, des heures de nuit qui augmentent, etc. Mais, au final, on ne sait que très peu de chose sur ce mal qui touche la planète. On connaît, certes, quelques causes, mais très superficielles. On frôle parfois les théories, mais sans jamais pousser plus loin les explications. L’auteur n’a pas détaillé son histoire, se contentant de nous dévoiler le point de vue d’une adolescente solitaire un peu chiante plate, qui continue de vivre sa petite vie, sans trop se poser de questions sur les évènements qui devraient pourtant la chambouler un tant soit peu.
En résumé : elle nous fait subir un roman que je qualifierais de contemplatif où rien ne se passe et ou, s’il se passe quelque chose, c’est d’une lenteur inexplicable. Le début est un peu lent bien qu’on soit assez vite happé par la découverte de ce fléau terrestre. Et puis tout s’enchaîne, sans lien particulier, sans explications et on est vite désintéressé... On continue malgré tout pour tenter de comprendre le pourquoi du comment, bien qu’on soit toujours au même point quand on referme le livre. Oui, j’en suis venue à bout et je ne dis pas ne pas avoir apprécié le roman puisque le sujet était prenant, mais les questions, trop nombreuses et sans réponses, ont fini par me lasser au point de lui accorder une mauvaise note.
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Par Elyssandre le 14 Octobre 2014 à 09:49
C’est après avoir été au cinéma (voir « Lucy » de Luc Besson, pour les curieux) et vu la bande-annonce de « Labyrinthe » de Wes Ball que je me suis enfin décidée à attaquer ce roman. Je me souviens qu’il avait fait beaucoup parlé de lui, il y a plusieurs mois déjà (oserai-je même dire quelques années), mais je n’avais pas été attirée plus que ça par le synopsis. Quel dommage, d’ailleurs ! Si j’avais su que le livre était si prometteur, croyez-moi bien que je l’aurai dévoré dès sa première publication…
C’est donc après avoir visionné la bande-annonce que je me suis dis que j’allais tenter l’aventure (toujours dans l’optique de lire le livre avant d’aller voir le film au cinéma – vous me suivez ?). Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir l’univers mis en place par l’auteur… On amorce l’histoire par les questionnements d’un garçon dont les souvenirs semblent s’être volatilisés. Tout ce qui lui reste en mémoire, c’est son prénom. Le reste lui est tout à fait étranger, à commencé par son arrivée au sein des Blocards - des jeunes qui, comme lui, ont été envoyé au cœur même d’un labyrinthe « mouvant » sans plus aucuns souvenirs de leur vie d’avant. Comment ont-ils perdu la mémoire ? Que font-ils dans un labyrinthe ? Pourquoi les avoir envoyés là ? Et surtout : qui ?
Les questions que l’on se pose sont nombreuses et ne trouvent réponse qu’au fil du roman, détail après détail. Ce que j’ai le plus aimé dans cette histoire, ce sont justement ces questions qui ne sont assouvies que par bribes. Il nous manque toujours ce petit quelque chose, une information qui pourrait enfin faire sens à toutes ces données contradictoires, mais suffisamment abondantes que pour nous donner l’envie d’aller plus loin et de découvrir la suite de cette aventure incroyable. Quant à la fin... Le point d'interrogation qu'elle suscite à l'esprit ne peut que nous donner l'envie d'ouvrir le second tome pour obtenir d'avantage de réponses...
Le second point positif, c’est l’univers en lui-même. L’auteur a mis beaucoup de cœur à décrire l’environnement dans lequel ses personnages évoluent, allant même jusqu’à inventer des termes propres à sa création. Ainsi, nous découvrons au fil des pages des Mejdacs, du plonk, des scaralames et les Blocards, souvent surnommés « tocard » entre eux, pour je ne sais trop quelle raison. Tout est mis en œuvre pour faire de ce roman un « livre à part » emprunt d’une vie et d’une atmosphère qui lui est propre.
Vous l’aurez compris, ce livre est pour moi une petite pépite littéraire où, bien que le langage soit parfois un peu trop « jeunesse » (ce qui est tout à fait normal, puisque c’est le public visé) et le déroulement assez lent, j’ai pu passer un très agréablement moment en suivant notre héro : Thomas. Ainsi, il ne me reste plus qu'à vous encourage à le lire, vous qui comme moi êtes passé à coté de cette lecture aussi longtemps. Et ayant déjà lu les suivants, je peux déjà vous dire que vous ne serez normalement pas déçu du voyage...
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