-
« MindF**k » de Fanie Viljoen
Nombre de pages : 220 | Editeur : Original BoOks | Collection : Borderline
Mon avis :
J'ignore pourquoi je me suis portée sur cette lecture. En temps normal, je ne me serais jamais dirigée vers celle-ci. Je n'aurais pas trouvé cette couverture énigmatique, ni même le résumé, intriguant. Et pourtant, ce fut le cas. J'ai immédiatement été attirée par ce livre, par cette lecture que j'imaginais simple et efficace. Oh ! Et croyez moi, elle fut efficace. En à peine deux heures, la dernière page était tournée et me laissait un sentiment de démence et d'incompréhension qui me retourna le cerveau. Je n'avais encore jamais lu un roman de ce genre et, si on me le demandait, je serais même dans l'incapacité de lui en donner un. L'auteure m'a bouleversée. Envoutée durant 220 pages de pure folie. Comme je vous le disais précédemment, l'auteur n'a pas lésiné sur son intrigue. Certes, au début, j'ai eu un peu de mal à comprendre et à assimiler les données qui nous étaient fournies. Puis, assez rapidement, tout s'est mis en place. Les chapitres sont agencés comme une playlist, un rapport à la musique que j'ai trouvé plutôt amusant lorsque l'on sait que l'histoire toute entière est axée sur un festival de rock et les situations qui y conduisent ou en découlent. La bande-son débute sur une mise en garde sur le vocabulaire, sur l'histoire, sur le livre. On nous dit que l'on peut décider de le refermer ou bien de le continuer. Si tel est le cas, la musique commence et l'enchevêtrement de mots et de phrases va se mettre en place, nous faire valser jusqu'à plus soif. L'épuisement est imminent.
L'histoire, c'est celle de Burns, un adolescent qui ne semble pas avoir la vie facile malgré une situation plutôt agréable, bien que problématique. C'est la pseudo-rébellion d'un gamin mal dans sa peau, aurais-je envie de dire. Il fume (pas que la cigarette), il boit et traîne avec un type pas vraiment très fréquentable. Un vrai dingue qui vol, parce qu'il le peut. Qui pique des voitures, parce qu'il le peut. En fait, qui fait toutes sortes de choses parce qu'il en est capable. De l'autre coté, il y à ce qu'on pourrait appeler sa bonne conscience, Sky. Un garçon adorable qui, bien qu'il ne soit pas un saint, semble tout de même un brin plus censé que le précédent. Autant vous dire que les personnages forment une palette aux contrastes plutôt intéressants. Burns c'est celui que l'on pourrait qualifier de neutre; Le type banal qui suit le troupeau et qui, de temps à autre, prends des décisions sans grande portée. Kerbs, c'est le mauvais; Le Bad boy; Celui qui prend des décisions (pas toujours les meilleures d'ailleurs). Et puis il y à Sky, le bon, le juste; Le type un peu bizarre du groupe, qui semble pourtant être le plus saint d'esprit. Celui qui pisse sur le feu, comme dirait Burns. Au fil des pages, une fille va se joindre à la petite bande. Une adolescente en route pour le MindF**k, le festival de rock. Son but : s'amuser. Faire la fête. Boire. Danser. Son nom de code : Partygirl. C'est le commencement. La descente aux enfers. Jamais ils n'auraient imaginés passés un week-end aussi horrible.
Alors, alors... Intriguant n'est-ce pas ? Je vous arrête tout de suite. Les données que je vous ai fournies ne sont pas assez complètes que pour vous faire deviner l'intrigue. Moi même, en ayant toutes les cartes en main, j'étais loin d'imaginer ce qu'il allait arriver, quelle était la réelle portée du livre. L'auteur m'a vraiment bluffée. Chaque page me faisait douter un peu plus. Chaque chapitre me berçait un peu plus dans une illusion qui s'effritait, volait en éclats. MindF**k, c'est le doute constant. La perplexité. L'intrigue peaufinée, travaillée de telle façon que rien n'est soupçonnable. Car oui, l'histoire est superbement agencée. Tout est cohérent, tout est surprenant. Je n'avais encore jamais lu un bouquin de ce genre, qui coupe le souffle de la première à la dernière page. Qui retourne l'estomac par son horreur, mais aussi par son point final. J'ai envie de dire chapeau à l'auteur d'avoir su allier folie et raisonnement avec une telle finesse. Qui à su me tenir en haleine tout du long. Qui ne m'a pas fais décroché une seule fois, malgré les débuts difficiles. Si vous n'avez pas encore compris le message, alors je vous le dis plus concrètement : achetez-le ! Un livre comme ça, ça se savoure. Une petite mise en garde pour les âmes sensibles, cependant : ce n'est pas un texte digne d'un enfant de coeur. C'est cru et violent. L'horreur dans toute sa splendeur. Alors si vous êtes prudes ou sensibles, ne vous attardés pas sur cette lecture.
« Il apparaîtrait que l'Orgueil est le péché duquel découlent tous les autres péchés. Mais pour la Génération X, c'est la colère. Parce qu'on n'obtient pas ce que l'on veut. Et si, par chance, on arrive à obtenir ce que l'on veut, ce n'est pas suffisant. On est énervé parce que les adultes ne nous foutent pas la paix et ne nous laissent pas faire ce qu'on veut, comme glander pendant des heures. Non, on ne veut pas sortir les pouvelles. Ni tondre la pelouse ou ranger notre chambre. On veut ce qu'ont les autres. Et on en veut beaucoup. »
-
Commentaires
Je n'ai jamais entendu parlé de ce livre, mais il a l'air particulier, tu as réussi à m'intriguer je pense que je vais le chercher à la bibliothèque!