• Challenge A&M

    Nombre de pages : 228   Editeur : Folio   |   Collection : SF

    Challenge A&M

    Mon avis :

    La première chose que vous devez savoir à propos de ce roman, c’est qu’il n’est aucunement comparable à son adaptation cinématographique.

    Robert Neville, la trentaine bien tassée, est un homme solitaire non par choix, mais bien par obligation. Et pour cause : le monde à irrémédiablement changé. Il à volé en éclats, ne laissant derrière lui qu’une multitude de « morts-vivants » traînants leurs vieilles carcasses dans l’espoir de savourer quelques gorgées de sang frais. Mauvaise pioche pour notre héro, seule usine à hémoglobine dans les environs, qui se retrouve au cœur du cauchemar bien malgré lui. Son but ? Survivre. Chose qui ne semble pas si aisée lorsque l’on sait que le Whisky est son seul ami fidèle…

    Jamais la science fiction ne m’a parue si riche et prenante. Monsieur Matheson à une écriture fluide, facile à appréhender (malgré quelques passages lents) et une intrigue fascinante. Le vocabulaire, parfois proche des sciences et de la biologie apporte un coté authentique à la situation. On sent à travers ses mots que ce n’est pas qu’une histoire fondée sur des idées abstraites, tout est recherché, tout nous est expliqué au fur et à mesure de la lecture. Ce qui m’a tout particulièrement plu, c’est que Robert n’en sait pas plus que nous. On comprend à travers lui, au même rythme que lui et ce n’est pas un fait à négliger. C’est agréable de partir sur les mêmes bases et de pouvoir s’identifier/se réconcilier un minimum avec le personnage central qui m’a quelque peu rebutée au départ.

    Rien d’étonnant à cela : Robert Neville est une parfaite épave. Seul, il ne trouve rien de mieux à faire que de boire à longueur de soirée. Il se saoul, se terre dans l’alcool pour quelques secondes de répits. Il savoure la chaleur des boissons en écoutant de vieux vinyles, appréciant les quelques notes de musique classique, vestige d’un passé pas si lointain. Peu à peu, l’auteur parvient cependant à nous rapprocher de cet homme, pareil à un vieux clodo s’accrochant à sa dernière lueur d’espoir. Il nous montre ce vieil ermite sous un jour meilleur, nous permet de nous identifier un peu plus à lui et c’est ça qui est magique, parce qu’on y arrive parfaitement. Il est aisé de se mettre à la place de cet homme solitaire, d’imaginer une vie si chaotique sans le moindre contact sociale.

    Le décor que nous dépeint monsieur Matheson est effroyable, horrible d’ingéniosité sans pour autant nous être dévoilé dans ses grandes lignes. On en sait suffisamment pour frissonner quelques fois, pour en quémander plus et de vouloir comprendre d’avantage… Comment le virus a-t-il pu se développer aussi vite ? Pourquoi personne n’a rien vu ? Est-il le seul être encore « humain » ? Les questions se succèdent, mais sont très vite écourtées grâce aux réponses claires et cohérentes de l’auteur. Tout se met en place et s’emboîte parfaitement, comme un puzzle. C’est un livre qui se lit très rapidement, qui se savoure à sa juste valeur et qu’on devrait lire, simplement pour connaître un auteur de talent et – qui sait – peut-être aussi pour se réconcilier avec un genre littéraire qui ne nous plaisait pas de prime abord…

    « C’est la majorité qui définit la norme, non les individus isolés. »

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    Le film :

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    J’ai déjà vu des films peu fidèles au livre d’origine, des histoires aucunement similaires à leur source… Mais là ? Je dois dire que comparer la version de « Je suis une légende » de Francis Lawrence et celle de Richard Matheson serait de la pure folie. Ils ne sont pas comparables. En aucunes façons. Ce sont deux mondes complètements différents ayant pour base un homme seul contre des « vampires ». Dans le livre, l’auteur nous présente des êtres décharnés, parfois pris de folies mais sans grande intelligence pour la plupart. Quant aux « femmes », elles sont libertines et cherchent à conquérir notre bon vieux Robert en jouant de leurs « charmes ». Dans le film, le réalisateur à préférer des êtres plus semblables aux zombies, pas audacieux pour un sous et les femmes sont des femmes, tout simplement. Elles ne sont pas coquines et ne tentent pas notre héro. Celui-ci même qui change de couleur de peau entre les deux versions et qui se trouve un compagnon à quatre pattes dans son adaptation. Les décors ne sont même pas semblables, très peu descriptibles tant ils différent. Je ne sais pas pourquoi le réalisateur à cherché à adapter un roman sans prendre en compte ses lignes dominantes. Même la fin s’est vue remplacée par des scènes Hollywoodiennes que je tairais pour ceux n’ayant pas encore visionné ce film.

    Malgré tout, je dois avouer que « Je suis une légende » de Francis Lawrence n’est pas à mettre à la poubelle pour autant. Non. Personnellement, j’ai adoré me plonger dans l’univers du réalisateur. J’ai savouré les nombreux passages mettant en scène Will Smith. J’ai pleuré à un moment donné (comprendra qui pourra). C’est un bon film de sciences fiction, très prenant (il serait idiot de le nier) et bien réaliser mais n’est pas tiré du roman. De ce fait, je ne peux approuver cette adaptation car une adaptation doit être fidèle au livre qu’il prend pour source, c’est le but même de celle-ci et bien que j’aie regardé le film avant de lire l’histoire imaginée par Matheson, je peux dire que j’ai été déçue de ne pas avoir rencontré la fin escomptée dans le roman. Elle me semblait plus adaptée à cet univers si puissant mis en scène et agencé par l’auteur. Un fait que le réalisateur n’aura pas pris en compte et qui me laisse aujourd’hui un léger goût d’amertume.

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  • Hate list de Jennifer Brown               238 pages | Albin Michel (Wiz) | 15,20 €

    « Le piège de l'innocence » de Kelley York

    "C'est moi qui ai eu l'idée de la liste. Je n'ai jamais voulu que quelqu'un meure. Est-ce qu'un jour on me pardonnera ?"

    C'est ce que pense Valérie, effondrée après un drame inexplicable survenu au lycée. Son petit ami, Nick, a ouvert le feu dans la cafétéria, visant un à un tous les élèves de la liste. Cette fameuse liste qu'ils ont écrite pour s'amuser et où figurent ceux qui étaient odieux, lâches, méprisants dans l'établissement. Maintenant, ils sont blessés ou morts. Et Nick s'est suicidé, emportant son secret pour toujours. Mais Valérie elle, est toujours là, enfermée dans une bulle de questions sans réponses. Jusqu'au matin où elle se lève et quitte sa chambre pour retourner au lycée...



    Ce que j'en ai pensé                    « Hate List » de Jennifer Brown

    Je viens tout juste de terminer ce livre, d’en tourner la dernière page et d’en ressortir avec un sentiment plutôt mitigé et indéfinissable. Je ne sais pas quoi en penser. Est-ce que j’ai aimé ? Est-ce que j’ai détesté ? A vrai dire, je pense qu'il est impossible de dire si j'ai aimé ou non. Le fait est que cette lecture marque le lecteur, quoi qu’il arrive. Jennifer Brown, l’auteure, a visé juste en écrivant ce roman que je jugerais moralisateur. Il fait réfléchir, pousse à la réflexion et nous ouvre les yeux sur un événement que l’on ne s’attendrait pas à rencontrer mais qui pourrait arriver, bien qu’on ne le souhaite aucunement.

    Elle nous parle avec une certaine cohérence des adolescents, de leur état d’esprit, des ressentiments qu’ils peuvent avoir les uns vis-à-vis des autres et des actes qui peuvent en découdre. Elle ne cherche pas à nous décrire un monde tout beau, tout rose. Ne cherche pas non plus à nous décrire un paysage remplit de papillons et d’arc-en-ciel. Elle nous montre ce que pourrait être la réalité.

    Au début, j’avoue ne pas avoir été véritablement emballée par le style de l’auteur. Je me demandais où elle voulait en venir, pourquoi elle nous décrivait la situation d’une telle façon. Pourquoi elle palliait son récit et le découpait d’une manière si particulière. Les chapitres sont parsemés d’« enquêtes » policières, de flash-back, d’articles de presse, etc. L’histoire nous est décrite petit à petit. Morceaux après morceaux et c’est là qu’est sa force. C’est cette manière de faire qui en fait quelque chose de réel et de plausible.

    Au fil des pages, on se rend compte de l’impact que cela peut avoir. On se met à leur place et on se demande : qu’aurais-je fais ? Aurais-je pu passer au dessus de cela ? A la place de Valérie, aurais-je pu garder la tête au haute ? Je ne sais pas. C’est à la fois bouleversant et effrayant de se dire que de tels drames existent et que des gens ont déjà étés victimes de ces situations.

    Ce livre n’est pas beau, bon ou quoi que ce soit d’autre. Non. Il est tout simplement fort. Fort en émotions et en questionnement. Fort par son caractère, son intrigue, pour son histoire et son aspect réel. Fort parce qu’il décrit la vie d’une pauvre fille prise dans les rouages d’une situation qui la dépasse, parce qu’il nous montre le coté obscure de chacun et pour tout un tas d'autres choses que je ne saurais exprimer.

    Le fait est qu’il faut le lire, parce qu’il à ce coté attractif et renversant que tout et chacun devrait connaitre. Parce qu’il fait réfléchir et qu’il est bon de se remettre en question quelques fois. Parce qu’il est superbement écrit, tout simplement.

     

    D'autres livres écrits par l'auteur 

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